La recherche de financement pour développer la startup ou l'entreprise est un rôle essentiel qui incombe au dirigeant (CEO) ou au responsable administratif et financier (RAF/DAF/CFO). La France est un pays où les possibilités de financements sont très variées : organismes étatiques de financement direct sous forme de subvention ou avance remboursable (Bpifrance, ADEME, les régions, etc.), dispositifs fiscaux (CIR/CII, JEI, IP Box) et richesses du réseau des investisseurs privés (business angels, VC). Il n'est pas toujours évident de s'y retrouver : nous expliquerons quelles sont les grandes typologies de financements, et essaierons de donner quelques repères sur le moment dans la vie de l'entreprise où ces financements peuvent être mobilisés.
Financement dilutif vs. financement non dilutif : quelle différence ?
Pour commencer, petit rappel concernant les 2 grandes typologies de financement existants aujourd’hui :
Les financements dilutifs : ils correspondent à de l’argent ou équivalent argent investi par un tiers dans le but d'entrer au capital de l’entreprise. Ainsi cette opération va diluer l’actionnariat et diviser le contrôle de l’entreprise entre plusieurs actionnaires ou associés.
Les financement non dilutifs : ils sont des financements qui permettent aux entrepreneurs de garder l’actionnariat intacte, sans avoir à vendre d’actions, ni rémunérer à terme les investisseurs. Ils peuvent être remboursables ou pas (comme les dons ou les subventions).
Ces financements sont de plusieurs types, tous sont liquides mais ils n’interviennent pas toujours en apports d’argent directement. Ils peuvent aussi prendre la forme de crédits, de baisses de charges, de dettes annulées, etc.
Le tableau ci-dessous décrit les principaux types de financements dilutifs et non dilutifs auxquels un entrepreneur pourra être confronté.
Financements dilutifs | Financements non dilutifs |
Les business angels qui investissent des montants relativement faibles au début en échange du capital. Le crowfunding avec prise de participation ou aussi appelé crowdequity, qui consiste à rémunérer les donateurs / investisseurs avec des parts ou actions. Les fonds de capital investissement qui investissent dans un but de profit. Les corporate ventures qui représentent des investissements d'une grande entreprise dans le même secteur d'activité soit pour se développer soit dans un autre, pour bénéficier de synergies nouvelles. | Avantages fiscaux (CIR, CII, statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI), IP Box. Les subventions (financement qui permet d'obtenir une ligne de financement sans avoir à le rembourser). Des avances de crédit (comme une ligne de trésorerie auprès de Bpifrance par exemple à un taux zéro ou faible). Les prêts bancaires classiques. L'affacturage. Le crowdfunding qui permet d'obtenir un financement par l'intermédiaire d'une plateforme. Il peut être un crowdfunding en don (aucune contrepartie) ou un crowdfunding avec contrepartie telle qu'un goodie, une réduction ou encore un produit en cadeau. |
Le type de financement vers lequel l'entrepreneur doit s’orienter va dépendre de plusieurs facteurs. Il est dès lors nécessaire de se poser les bonnes questions sur :
Le secteur / le produit vendu par l’entreprise ;
Le type de besoins de financement : certaines entreprises cherchent à financer du BFR (Besoin en Fonds de Roulement), d’autres de l’investissement matériel, le lancement d’un nouveau produit, des dépenses de R&D voire même le rachat d’un concurrent ;
La maturité de la startup (ou scale-up) : early stage, amorçage, décollage, croissance, etc.
Ce dernier point est particulièrement important. En effet, les financeurs / investisseurs ne poseront pas le même regard sur la société, n'auront pas les mêmes attentes en fonction de sa phase de développement. Certains, ayant une plus grande aversion au risque, suivront l’entreprise dès le début ; d’autres souhaiteront avoir a minima une validation concrète commerciale (early adopters conquis, premier CA) pour débloquer des fonds.
Je cherche à financer ma startup : à quoi ai-je droit ?
De manière générale, le problème des financements réside à la fois dans le montant à lever (rarement en adéquation avec ce que les financeurs sont prêts à mettre), dans la multitude des leviers à disposition des entreprises, et dans la difficulté de leur mise en œuvre. Or, certains schémas sont très clairement à privilégier pour ne pas faire d’erreur qui pourraient être regrettées ultérieurement. Le tableau ci-dessous permet d'y voir un peu plus clair sur ces schémas qui fonctionnent.
Phase de croissance | Besoin en financement | Vitesse de croissance | Type de financement |
---|---|---|---|
Idéation | Suffisamment pour financer les 3 premiers mois d'activité. 1€ - 50k€ (ou plus) | Lente | Apport en capital pour constituer la société à hauteur des besoins. |
Création | Identification des besoins de développement du service, du POC ou du MVP. 10k€ - 100k€ | Lente | La love money dans le cas de financements peu importants. Le crowdgiving est un financement intéressant car il permet de vérifier dans certains cas le marché et l'intérêt pour le nouveau produit. Ne pas oublier les crédits d'impôt comme le CIR / CII dès les premières dépenses. |
Amorçage | L'objectif est de sortir un produit commercialisable avant la fin de cette phase et ainsi en même temps de facturer et générer du CA. 10k€ - 1.000k€ | Rapide - il s'agit de la phase de construction du projet. | Plusieurs types de financement sont possibles. Les startups technologiques préfèreront cependant s'appuyer sur les financements publics (avance de trésorerie de Bpifrance, subventions région, etc.). Il est également possible de faire appel à des prêts bancaires ou encore des prêts d'honneur. |
Early stage | Spécification du produit et développement de la force commerciale. 10k€ - 3.000k€ | Rapide | Première étape vers des financements dilutifs. Les options sont larges en fonction du secteur : fonds d'amorçage, business angels, accélérateur et incubateur représentent la première approche du financement dilutif. |
Décollage | Maximisation de la force de vente, structuration du support et identification des voies de croissance. 100k€ - 10.000k€ | Rapide | L'entreprise génère du revenu, le modèle est clairement rentable et le marché et sans aucun doute identifié. Faire appel à un fond de capital risque est une option de financement dilutif intéressante. Sinon, certains créateurs peuvent vouloir conserver leur capital et faire appel à des financements non dilutifs tels que les prêts bancaires, l'affacturage, les financements publics permettant d'obtenir des montants importants comme les financements européens par exemple. |
Expansion | L'entreprise est rentable, elle a dépassé son seuil de rentabilité et autofinance son activité. Elle veut croître dans un autre secteur, un autre métier, un autre pays. 10k€ - 500k€ | Rapide | La startup n'en est plus une, mais une entreprise en croissance. Les banques internationales, l'affacturage ou encore les aides financières étrangères d'implantation sont à envisager. |
Mature | L'entreprise n'est plus en croissance forte. Le besoin de financement rentre dans le cadre d'optimisation de trésorerie, de financement d'un actif, d'optimisation de process, de rachat d'entreprise. | Lente - moyenne | En phase mature l'entreprise n'a plus besoin des actionnaires, elle cherche à se développer par d'autres moyens. Les banques, l'affacturage semblent être les meilleurs solutions. |
La stratégie de financement d'une startup est complexe. Le mieux est de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. Si vous souhaitez exposer votre cas ou vos problématiques n'hésitez pas à nous contacter.
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